Cet article est paru dans la revue Radio-REF n° 909, page 18 (Mai 2017), du réseau des Émetteurs Français, ainsi que dans le bulletin CQ59, n° 398, page 18 (Décembre 2017) de l’Association Régionale des Radioamateurs du Nord "ARAN59".
Digne successeur du TR-751E, le Kenwood TM-255E (photo 1) est un excellent poste pour pratiquer la SSB ou la CW en VHF: bien qu’il soit possible de l’exploiter dans d’autres modes. Pour piloter la gestion des mémoires, il utilise une pile au lithium. La mise hors circuit n’efface pas les réglages du menu, ni les canaux mémoires. La durée de vie de cette pile est approximativement de cinq ans. Après l’avoir utilisé pendant quelques années, un séjour prolongé dans son carton d’origine, suite à un déplacement professionnel, lui a fait perdre la mémoire. Soit, cela ne gêne pas le fonctionnement, mais rend la manœuvre contraignante. Au fil du temps, j’ai fini par prendre conscience de son importance, et je me suis résolu à remplacer la pile : avant de perdre moi-même la mémoire.
Procédure :
Avant de réaliser ce dépannage, il est nécessaire d’accomplir certaines tâches. Donc, j’ai commencé par étudier soigneusement les documentations en ma possession : manuel d’utilisation et de maintenance. Une rapide recherche sur Internet, les moteurs de recherches sont nos amis, à permit de découvrir que je n’étais pas le seul dans cette situation. Hélas, j’ai constaté aussi pas mal d’incohérence à ce sujet !
Une fois clairement identifié les besoins, je me suis donc mis à l’ouvrage. J’ai fort logiquement commencé par me munir d’une pile bouton au Lithium type CR2032 de 3 volts, modèle à clipser : mais il n’est pas interdit de prendre un modèle à souder. Avant de poursuivre l’aventure, j’ai pris toutes les mesures nécessaires pour opérer en toute sécurité. Ensuite, j’ai déconnecté le micro, après avoir détaché la partie amovible : en pressant sur le poussoir de dégagement, localisé sur le côté gauche, au niveau de la jonction des panneaux, pour le déverrouiller. Tout en prenant soin de manipuler soigneusement ce dernier, pour ne pas appliquer une force trop excessive sur le câble de raccordement. Une fois ceci fait, j’ai replacé la face détachable sur l’unité principale, tout en vérifiant si les fiches du câble de liaison étaient bien logées dans la gorge, avant de reposer la façade mobile : en appuyant fermement sur celui-ci pour que le bouton se verrouille.
Dès lors, j’ai pu entamer le démontage des deux couvercles de protection en enlevant les 10 vis de maintien, puis les quatre vis raccordant l’ensemble VFO sur le corps du TM-255E : il y a deux vis par côté. Ensuite, j’ai ôté délicatement cette section, et la pile s’est présentée, ici avec un contour jaune, sur le côté droit de l’appareil, au niveau du haut-parleur : voir la photo 2.
Il ne me restait plus qu’à séparer les jonctions. Bien qu’il soit possible de positionner ce boitier sur le côté. Cependant, il est tout de même préférable de détacher les différents liens, unissant le transceivers au bloc principal. Pour ma part, et pour éviter les ennuis – les connecteurs étant fixés depuis plus de vingt ans - j’ai opté pour la solution de laisser tel que ! Cela ne gêne pas la manipulation. Il faut simplement veiller à assurer une bonne stabilité de l’ensemble.
Une fois cela accompli, il n’y avait plus qu’à dessouder la pile. Lorsqu’une patte était décollée, j’ai soulevé la pile, à l’aide d’une petite spatule plate isolé, afin de ne pas abimer le circuit imprimé : permettant ainsi d’extraire plus facilement la seconde patte : photo 3. Dès lors, plusieurs solutions sont possibles. Remplacer la pile par le modèle d’origine, donc à souder, ou adapter un support de pile. Comme je possédais, dans mes fonds de tiroirs, ce genre d’accessoire pour pile informatique, j’ai donc adapté – non sans mal, car les scellées étaient relativement courte - le système sur mon TM-255E.
Il n’y a rien de bien compliqué par la suite. Si ce n’est de faire attention à ne pas faire déborder la soudure, lors de la mise en place du support, sur le circuit imprimé, et de bien respecter la polarité : cependant, je n’ai pas remarqué de disfonctionnement des mémoires, en positionnant la pile différemment ! Ensuite, et pour vérifier le bon fonctionnement de la mémoire, j’ai effectué un essai sous tension. Pour ce faire, j’ai attendu quelques minutes avant de l’éteindre.
À la remise en service, il était resté sur la même fréquence. Signifiant que la pile réagissait bien, et faisait convenablement son travail. Ayant retrouvé sa mémoire, je n’avais plus qu’à mettre l’ensemble en sureté, avant de procéder à l’assemblage final : après avoir vérifié l’orientation des nappes de liaison, afin de ne pas risquer de coupure.
Nettoyage :
Pendant que j’y étais, et avant de conclure cette action, j’ai nettoyé l’intérieur à l’aide d’un pinceau et d’une petite soufflette. Les parois extérieures ont été nettoyées à l’aide d’un chiffon propre, et imbibé d’eau chaude (tiède). Il est également possible d’utiliser un détergeant neutre, mais pas d’alcool, ni de diluant pour peinture, d’essence ou de benzène. Cette cure de remise en forme lui a redonné une seconde jeunesse.
Matériels :
- Pile bouton au lithium CR2032 de 3 volts à clipser : certaines supérettes "low cost", en vendent par lot de six pour ± 1,70 Euros.
- Support de pile bouton : ± 2 à 5 Euros selon les modèles et fournisseurs, ou opter pour un modèle informatique de récupération.
- Divers accessoires électroniques.
Conclusion :
Grâce à sa taille compacte, cet émetteur-récepteur est facile à transporter, à installer et à utiliser: en mobile, portable ou en fixe. Ce qui lui confère une grande polyvalence. Il est également pourvu d’une face avant extractible, pour un montage facile en mobile (via un câble optionnel). Avec sa grande sensibilité, et son bon rapport signal sur bruit, il offre avec ses 40 watts de bonne performance… Parmi les nombreuses fonctionnalités, nous trouvons justement 101 canaux mémoires, qu’il est bien agréable de pouvoir les exploiter pleinement : d’où l’utilité de cet entretien. Notons également qu’il est muni d’une synthèse numérique directe "DDS" (Direct Digital Synthesis), et d’un oscillateur à cristaux compensés en température "TCXO". Ceci ne représente que l’essentiel : pour découvrir plus en détail cet équipement, voir le manuel d’utilisation. Parmi les points négatifs, il n’y a pas de possibilité d’ajouter des filtres [SSB ou CW] commutables ou de commander l’ALC… Enfin, sachez qu’il existe une version UHF, le TM-455E. Je pense que la méthodologie employée ici, pour remplacer la pile au lithium, doit être la même.
Cordialement,
