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Présentation du DSP-NIR « DANMIKE ».

DSP-NIR « DANMIKE »
DE PROCOM
Par Hervé G. F6UGW - www.f6ugw.fr
 

Faisant suite à de nombreux messages électroniques, me demandant comment utiliser cet accessoire, j’ai décidé de rédiger cet article sur son fonctionnement et sur sa configuration. Fabriqué et commercialisé[1] à l’époque par la société danoise (www.procom.dk/fr), cet accessoire améliore la qualité de réception des émetteurs-récepteurs d’ancienne génération : c’est-à-dire non équipé de filtre mécanique ou numérique DSP [FI ou sur la BF].

Description :

Ce filtre DSP, qui accuse son âge, se présente sous la forme d’un solide boitier métallique de couleur noir. La technique du DSP (Digital Signal Processing), dont il fut l’un des précurseurs, permet de traiter numériquement un signal. Plus il est élevé, plus le traitement fréquentiel sera délicat à filtrer, car l’échantillonnage s’effectuera à une cadence rapide. Pour les signaux audios, le problème est moins ardu à traiter, ce qui explique la mise sur le marché de ces filtres DSP. La grande facilité de mise au point, par rapport aux filtres purement analogique, permet d’adapter leur courbe de réponse à tous les cas de figure, ou presque. Car le fonctionnement réside, en grande partie, dans le logiciel animant le processeur. Pour ce qui est de ce filtre DSP, les flancs des filtres obtenus sont raides pour un facteur de forme assez édifiant ! Avec une ondulation résiduelle quasi inexistante. Les lettres NIR qui suivent DSP, indique qu’il s’agit d’un réducteur de bruit et d’interférences.

Principales caractéristiques :

Detail interne du DSP

 

Le DSP est propulsé par un processeur de signal de chez Analog Devices. Le logiciel, permettant d’optimiser le traitement numérique du signal, donc la filtration, se tient dans une EPROM qui lui est associée. Le reste est conçu à partir de composants basiques, pour ne pas dire banal, et de CMS, avec entre autres fonctions des conversions analogiques, digitales et des mises au point de niveaux. Sans toutefois miniaturiser à l’extrême.

 

 

Les processeurs de la série ADSP-2100, ici l’ADSP-2105, réagissent comme des micro-ordinateurs à puce unique, optimisé pour le traitement du signal (DSP), et pour d’autres applications numériques. Ils sont articulés autour d’un noyau commun, combinant l’architecture de base du DSP : unité, générateurs d’adresses de données, mémoire RAM, séquenceur de programme avec différentes fonctionnalités… Et sur la version ADSP-2111, d’un port d’interface hôte.

Données constructeurs : (extrait)

Niveau d’entrée : 0,35 à 7V c/c.

Filtre SSB-W (Wide) : 150 à 2700 Hz – FF 1.06 :1.

Puissance de sortie : 1,8 (8W) ou 3,2 (4W) watts.

PBT-N et W : 300 Hz et 2100 Hz dans une plage de 300 à 3200 Hz.

Dimensions/poids : 60 x 193 x 155 mm, 1,4 Kg.

NOTCH : 150 à 2700 Hz, 50 dB en <10 mS.

Alimentation : 11 – 15 volts, 500 mA.

SSTV : 1050-1350 Hz et 1460-2350 Hz avec FF 1.45 :1 et 1.17 :1.

Filtre CW : 200 Hz (sur 400, 600 ou 750 Hz).

RTTY : centré sur 2210 Hz, BP 270 Hz – FF 1.43 :1.

Filtre SSB-N (Narrow) : 150 à 1800 Hz – FF 1.1 :1.

Packet : centré sur 2210 Hz, BP 540 Hz – FF 1.24 :1.

Avec :

FF = facteur de forme – BP = bande passante.

 

Notons que dans le cas de ce filtre, PROCOM avait choisi d’ajouter un amplificateur audio d’une puissance de ± 3 watts, sous 4 ampères : car ce dernier vient naturellement s’insérer dans la chaîne de réception audio de notre émetteur-récepteur (ou récepteur). Avec, cependant, un petit bémol ; il ne pourra pas faire grand-chose contre les signaux qui viendront perturber fortement les circuits du haut-parleur, sans provoquer des blocages…

Montage :

Ce filtre était livré avec les fiches de connexion, mais sans les cordons. Il était donc nécessaire de confectionner les câbles de liaison pour l’alimentation en 12 volts. L’entrée du signal audio (BF) – dont le niveau peut être sélectionné par un cavalier (dans le DSP) - est ajusté en agissant sur un petit potentiomètre de réglage depuis la face avant. Afin de pouvoir câbler le DSP sur notre émetteur-récepteur (ou récepteur), il est nécessaire de confectionner les cordons pour relier la sortie vers le haut-parleur supplémentaire ou vers votre interface de décodage des signaux numériques (PSK, FSK, Packet, etc.), permettant d’améliorer considérablement les performances[2].

Branchement DSPUn rapide aperçu des branchements, dévoile les avantages de ce DSP, par rapport aux concurrents : car il permet de maitriser le niveau de la bande passante (bas ou à partir d’une sortie HP). Tout en ajustant facilement le signal qui est injecté dans le DSP, pour obtenir une bonne efficacité du filtre.

La possibilité de contrôler le volume sur le DSP apporte un plus non négligeable. La touche BYPASS, permet quant-à-elle, d’utiliser ou non le DSP. Tout en équilibrant la bande passante. Surveiller le réglage à l’arrière du DSP, pour ne pas en prendre plein les oreilles ! Quant aux connecteurs, ils sont tous au format "RCA" ou "CINCH". Les câbles de liaison devront impérativement être conçus en câble blindé… Bien qu’un fonctionnement correct soit tout à fait possible avec du câble classique.

Le panneau avant supporte les principales commandes : volume avec la fonction marche/arrêt, l’indicateur par LED jaune de mise sous tension, le commutateur rotatif à 12 positions pour le choix du mode, le potentiomètre pour ajuster la bande passante ou le niveau du filtre, la touche de mise en/ou hors service du CAG du filtre, la touche bypass, à prise jack 6,5 mm pour le casque, les deux LED rouges et vertes pour optimiser le niveau d’entrée qui est injecté au DSP, etc.

Utilisation :

L’utilité d’un filtre DSP est directement liée à la qualité du récepteur. C’est donc avec un transceiver non équipé de filtre, qu’il sera le plus utile. Pour ma part, je l’utilise sur mon Kenwood TS 450 Sat. Bien qu’équiper d’un filtre CW de 250 Hz, son emploi se justifie en SSB. En effet, si votre appareil est doté d’origine de tous les filtres à Quartz, d’un filtre DSP BF, ou mieux sur la FI, Le DSP-NIR ne sera pas d’un grand intérêt.

Surveiller le réglage du degré d’injection du DSP en contrôlant les LED "NORMAL" et "OVER LOAD". La LED verte doit s’allumer au rythme de la modulation. Tandis que la LED rouge "OVERLOAD" ne devra le faire que très occasionnellement (sur les pointes). DANMIKE propose d’ailleurs plusieurs configurations selon les modes : SSB W (large), SSB N (étroit), Notch, PBT-N ou W, agissant un peu comme si vous commutiez un filtre FI sans tous les avantages de ce dernier. La position étroite, élimine les "moustaches" des stations un peu trop proches. Cependant, ce DSP fournit d’autres outils de filtrage comme l’ajustement du PBT W ou N, en fonction de sa fréquence centrale – par palier de 300 à 3200 Hz, car c’est du numérique – où l’on peut entendre pour chaque incrémentation du filtre, un petit clic en manœuvrant le PBT. Alors que le filtre "NOTCH" permet d’éliminer, en quelques millisecondes, une porteuse ou un signal agressif. Sachez aussi que ce dernier permet d’éliminer, sur une plage de 150 et 2700 Hz, jusqu’à 4 porteuses simultanément ! La position "PEAK" agit sur la suppression des bruits de fond gênants : atmosphérique ou celui des lignes électriques. Entraînant une légère modification spectrale de la modulation. Alors que le mode "PEAK ADJ" permet de régler le seuil du filtre, il peut être d’ailleurs combiné au filtre "NOTCH" dans la position NT + PEAK. Ce filtre est aussi prévu pour une utilisation en CW, et fonctionne très bien, car il est possible d’ajuster ce dernier dans les modes étroits (N) ou large (W) – sans remplacer toutefois un bon filtre FI – et la fréquence centrale peut être réglé en positionnant un petit cavalier "Jump" à l’intérieur du boîtier sur 400, 600 ou 750 Hz. Avec une bande passante de 200 Hz sans effet de cloche ! Cependant, on peut aussi manœuvrer le PBT (en position N) ou le filtre de crête "PEAK". Bien qu’il soit également possible d’exploiter les vertus du contrôleur automatique de gain "AGC", renforçant ainsi la bande passante "BP", en apportant un signal plus dynamique, mais entraînant une légère remonté du bruit. On ne peut pas tout avoir !

Mode CW. Mode PBT. Mode SSTV.

 

Mode Notch. Mode Peak.

 

Notons également qu’il rend de bon service en SSTV, Fax, Packet et en RTTY, etc., puisqu’une position est prévue pour chacun de ces modes : avec, selon les cas, des résultats plus ou moins satisfaisants !

Conclusion :

Après quelques années d’utilisation dans les différents modes, mais surtout en SSB et CW (avant l’achat du filtre 250 Hz "TS-450Sat"), il est indéniable que le DSP-NIR[3] apporte un sérieux avantage en réception[4]. Toutefois, ceci ne se fait pas sans quelques petits défauts, qu’une oreille attentive pourra déceler facilement : petit "clic" sur les parasites, bruit de fond issu de l’horloge interne dans la BF (car c’est avant tout un filtre audio) et d’autres petits désagréments… Une fonction Noise Blanker, suppression des bruits blancs, aurait était le bienvenu, mais il est toujours possible d’utiliser celui de notre transceiver. Malgré son âge, ce filtre DSP offre encore de bonnes performances en apportant un confort d’écoute et une manipulation facile. Cet appareil n’est plus au catalogue de PROCOM "DANMIKE", mais peut toujours se trouver en occasion. Pour votre information, sachez que je ne le vends pas !

 

[1] Autour de 2750 Francs français de l’époque (FF), soit ± 420 Euros.
[2] Surtout en CW voir dans d’autres modes !
[3] Sans doute aussi ceux des autres marques.
[4] Sans remplacer un bon filtre DSP sur la FI.

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