Un des aspects pratique du petit pistolet, est la nécessité de mettre en place une tactique. Les contesteurs les plus sérieux, établissent un scénario en rapport avec le concours auquel ils participent. Par expérience, ils savent ce qu’il faut faire pour maximiser les points.
Un concours, c’est comme jouer aux "Petits chevaux" ! Dans ce cas de figure, la stratégie consiste à faire un six pour sortir du Box (Si possible en premier), puis de produire les chiffres nécessaires pour rentrer en premier ses chevaux dans l’écurie : tout en éjectant au passage, les chevaux qui se trouvent devant nous (éventuellement). Pour les concours, c’est le même principe ! Il faut établir une stratégie pour améliorer notre score afin d’occuper la (ou les) première (s) place (s) : ou pour tenter de le faire !
Choisir sa stratégie
Après avoir vérifié notre installation, nous voilà prêt pour le prochain concours. Inutile de partir avec des idées de victoire, au risque de vous décourager, et de ne plus y participer. Pour un concours, la stratégie doit prendre en compte la réglementation, l’organisation, les objectifs de QSO, de points ! Nécessitant la mise en place d’un brainstorming pour les multi-opérateurs, ainsi qu’une formation pratique pour les novices. Ce planning, doit aussi prendre en considération l’utilisation du matériel (Transceivers, antennes, PC, logiciel, etc.). Si l’on regarde du côté des petites stations (classes A ou B[1]), cela varie énormément (Avec ou sans pylône + directive). Les conditions matérielles se sont bien améliorées depuis quelques années, mais il y a encore peu de considération qui sont prise en compte pour faire évoluer les choses. À cela, vous pouvez y ajouter la raison de votre participation : pour le Fun, pour obtenir une récompense (Certificat/Diplôme) ou pour établir un record personnel … !
Établir un plan d’action logique, en fonction de votre installation, vous fera gagner du temps, tout en évitant de vous démoraliser (Cas d’une première participation). Cette stratégie, tiendra compte de l’importance du concours. Un CQ WW ne s’aborde pas de la même manière qu’un championnat de France, même si ce dernier est ouvert à l’internationale. La durée est de 36 heures pour le CDF[2], au lieu de 48 heures pour le WW : même s’il existe des horaires aménagés en fonction des catégories. La gestion de la fatigue n’est pas la même. Cette trame tiendra compte des bandes actives, car il est inutile de chasser sur une bande qui est fermée[3], alors qu’il y a du monde sur les autres fréquences. Bien les connaitre permet de ne pas se tromper. Où de limiter la casse. Sauf si vous pratiquez en mono-bande ou ce paramètre peut être négligé. Un autre point essentiel est la gestion du sommeil. Faut-il faire une sieste d’une heure de temps en temps, pendant les périodes creuses ou au contraire gérer au mieux et dormir la nuit… Tout en tenant compte des limites imparties aux mono-opérateurs[4]. Ces deux options ont leurs adeptes en fonction du concours. Là aussi, l’expérience doit parler ! L’ensemble de ces décisions est valable pour une heure précise, donc les interruptions que vous prenez immédiatement, ont une incidence sur le concours.
Avec quelle installation ?
Regardons du côté du matériel. Pour y concourir, vous avez besoin d’un émetteur-récepteur, d’un ordinateur, d’un logiciel[5] et d’au moins une antenne. À cela, vous pouvez ajouter une interface pour les modes numérique, le CAT système et pour la CW/SSB afin de relier votre poste de radio à votre ordinateur. La plupart des logiciels prennent en charge la gestion automatique, donc pourquoi ne pas en profiter ! Avec quel type d’antenne ? La réponse est n’importe laquelle ! Pour démarrer en Contest, il n’est pas nécessaire d’avoir la dernière antenne, le dernier pylône avec la dernière directive à la mode. Un simple dipôle, ou une verticale, multi-bande fait l’affaire. La grande majorité des participants utilisent des moyens modestes, avec de bons résultats. Mais ils appliquent une ligne de conduite agencée autour de leurs exigences. Si votre environnement n’est pas adapté (QRM, QRN, etc.), mieux vaut le faire en portable.
Run ou S&P
En tant que petit pistolet, lorsque j’appel (Run), je dois attendre quelques minutes avant d’avoir une réaction. Parfois, je n’obtiens pas de réponse ! Dès lors, je m’oriente vers la recherche pour répondre aux appels (S&P). Le rendement ralentit, mais au moins je fais des QSO ! Encore faut-il avoir bien choisi sa fréquence, inutile de s’installer si celle-ci est bruyante ! Votre faible signal sera facilement masqué par une station plus puissante ou par le bruit de bande... Si votre émetteur-récepteur en est équipé, surveillez le "Waterfall", afin de voir ce qu’il se passe autour de votre fréquence d’appel. Dans tous les cas, il faut saisir sa chance.
Conclusion :
Un autre point essentiel est de bien choisir sa catégorie (SOAB, SOSB[6]), assisté ou non par DX Cluster. Il n’y a donc aucune possibilité de gagner, ou de bien figurer, en classe C (PWR supérieure à 100 watts), si vous concourez avec une puissance inférieure ou égale à 100 watts avec une filaire, une verticale ou une Beam. À moins de définir dès le départ une règle très avantageuse ! Soit, cela n’est pas une raison pour ne pas y contribuer dans la classe correspondante : A = 5 watts, B= 100 watts en HF (CW/SSB)[7]. Même si, au final, vos appels feront le bonheur de tout le monde. Pour moi, s’amuser lors d’un concours est primordial pour passer un bon moment en fréquence. Le plaisir de partager mes points en appelant ou en répondant, le plaisir de voir surgir l’inconnu au hasard d’un CQ (cas d’un pays dont on n’a pas l’habitude d’entendre), le plaisir d’utiliser son installation, pour l’évoluer par la suite… Toutes ces idées ne sont pas nouvelles, et ont déjà été publiées plusieurs fois dans la presse ou sur Internet. Mais je pense qu’elles sont importantes pour un petit pistolet…